La cacherout

Qu'est-ce que la cacherout :


La cacherout ("cacher" signifie valable, apte) désigne l'ensemble des lois alimentaires pour les juifs.
Ces lois nous ont été ordonnées par D.ieu dans le désert du Sinaï et s’inscrivent dans une vocation religieuse et spirituelle.
Manger cacher est une mitsva et cela nous permet de nous rapprocher de notre Créateur en accomplissant Sa volonté.
En effet, la cacherout n'est pas fondée sur des considérations de santé, d'hygiène  ou de diététique, mais vise à maintenir la santé de l'âme.
Le peuple juif est doté d'âmes pures auxquelles la consommation d'une nourriture non cachère porterait atteinte à sa sensibilité, son raffinement et sa délicatesse. 


Le choix des animaux :

- Le bétail
Les animaux domestiques
ou sauvages autorisés sont les mammifères ruminants ayant les sabots fendus,
Ces sabots doivent être divisés en deux ongles distincts.
L'animal doit possédé ces deux caractéristiques pour être cacher.
Ex: bœuf, mouton, chèvre, gazelle, cerf...



Les sabots fendus rappellent que nous devons toujours distinguer la droite de la gauche, et le bien du mal, sans quoi, nous risquons de nous éloigner de D.ieu.

Le faite de ruminer symbolise l’étude de la Torah, où l’étudiant rumine en permanence ce qu'il a appris.



- Les ani
maux marins autorisés sont uniquement 
les poissons
 possédant des écailles et des nageoires.
 
Sont interdits les crustacés, les mollusques...







- Les volatiles autorisés sont les oiseaux de basse-cour.
Ex: poulet, dinde, pigeon...




- Tous les animaux rampants sur le sol ou en milieu aquatique, les reptiles, les vers et les insectes ne sont pas autorisés à la consommation.
(à l’exception d'une espèce de sauterelles permise uniquement chez les juifs Yéménites).



- Un grand principe halakhique:
Ce qui sort du pur est pur, ce qui sort de l'impur est impur.
Ex: l’œuf d'autruche est interdit car l'autruche n'est pas cachère.


Le mode d'abattage :

- Pour les animaux terrestres et les oiseaux :
On doit procéder à la chrita (abattage) :
Le chohet (l'abatteur rituel) tranche la majorité de l’œsophage et de la trachée artère avec un couteau bien aiguisé. L'animal ne souffre pas car la jugulation vide instantanément le cerveau de tout son sang. L'animal meurt immédiatement et sans douleur.
Un machgiah (surveillant) surveille la viande depuis son abattage jusqu'à son transport vers une boucherie cachère. 

Après l’abattage, les organes internes de l'animal sont examinés pour vérifier la présence de blessures adhérences  dans les poumons ou si présence de trous dans l’estomac.
La viande peut alors avoir plusieurs statuts:

  • Taref : (déchiré), l'abattage est raté ou la viande révèle des anormalités internes = Pas cacher.
  • Cachère : Si la plèvre n'est pas percée, l'animal est déclaré cacher. Le poumon présente une perforation.   
  • Halak (ou glatt) : Le poumon est sans défaut. Il est lisse.

    - Pour les poissons : ll n'y a pas de chrita.
                                                         


    La cachérisation de la viande :

    Attention, il ne suffit donc pas que la viande soit 
    autorisée à la consommation, encore faut-il la cachériser. 
    On doit enlever tout son sang, soit en la salant, soit en la grillant. 




    Le foie, qui contient une très grande quantité de sang, doit être griller avant d'être consommé.

    On ne consomme pas le sang car il symbolise la vie.
    Il est interdit également de consommer le nerf sciatique et certaines graisses.


    L’interdiction de mélanger et de consommer le lait et la viande, règles concernant les ustensiles :

    La nourriture cachère est divisée en trois catégories :



    1) Les aliments Bassaris  
    (carnés):

    viande, os, volaille, bouillon...  et tout aliment en contenant même la plus petite quantité .




    2) Les aliments Halavis (lactés):
    lait, crème, beurre, fromage... et tout aliment en contenant même la plus petite quantité.




    3) Les aliments Parevés (neutres, 
    ni viande ni lait):
    Œuf, poisson, fruit, légume, céréale... 
    Ils peuvent être mélangés et consommés aussi bien avec des aliments carnés que des aliments lactés.


    La viande et le lait ne sont jamais mélangés.
    Un temps d’attente est observé entre la consommation de l’un et de l’autre (6 heures entre un met carné et un met lacté).
    De la vaisselle et des ustensiles différents sont utilisés pour leur préparation et leur consommation respectives.


    Autres aliments :
    • Le vin, le jus de raisins :
    Ils doivent être certifiés cachères.
    La Torah exige qu'ils soient produits et mis en bouteille par des Juifs religieux.
    Le vin était employé au service sacré du Temple et il ne peut être profané par des rites païens. 

    • Le lait:
    Tous les produits laitiers doivent être "Halav Israël" (lait juif). Un chomer (surveillant) doit vérifier que le lait provient d’animaux cachères, et que sa transformation en produit laitier est cachère.
    Il y aurait également des raisons spirituelles à consommer seulement du  "Halav Israël"  .



    • Les œufs :
    Seuls les œufs d’oiseaux cachères sont cachères.
    Lorsque l'on ouvre les œufs, ils doivent être soigneusement examinés pour s’assurer qu’ils ne présentent aucune  tache de sang.

    • Les fruits, les légumes, les céréales :


    Ils sont en général

    toujours cachers,
    mais doivent être exempts d’insectes.
    Il faut toujours bien les vérifier et les nettoyer.





    • Le miel :
    Il n’est pas considéré comme un produit animal.
    Bien que les abeilles ne soient pas cachères, le miel l'est.


    La règle du 1/60 ème :

    Une petite quantité d’une substance non cachère peut rendre une nourriture cachère, non-cachère si elle est supérieure à un 1/60 ème du volume du plat.

    De la même manière, les ustensiles qui entrent en contact avec un met chaud en absorbent le "goût" et le transmettent ensuite aux autres aliments.

    Par exemple, un légume qui cuit dans une casserole métallique  enduite d'une matière grasse d'origine inconnue rend le met interdit.
    Attention au "plat végétarien" préparé dans la cuisine d’un restaurant non cacher...

    Tous les aliments produits industriellement et dans la restauration doivent être certifiés par un label de cacherout.


    La cuisine :

    Elle doit être "cachère". Tous les ustensiles de cuisson et les surfaces de préparation doivent être utilisés uniquement pour des aliments cachers.

    Les casseroles, la vaisselle, les plaques de cuisson, les nappes et plans de travail sont réservés soit pour le lait, soit pour la viande.


    La cuisson des aliments :

    - Les Sages ont interdit la consommation d'aliments cuits par un non-Juif, même si ceux-ci sont composés d’ingrédients cachers.
    Cette interdiction ne s’applique que:


    • si c’est une nourriture qui ne peut être consommée crue. 
    • si c’est une nourriture importante "digne d’être servie à la table d’un roi".

    - Les Sages ont interdit également la consommation du pain cuits par un non-Juif, même s'il est composé d’ingrédients cachers.
    Cette interdiction concerne le pain fait chez un particulier, et non celui préparé dans une boulangerie. 

    Ces ordonnances rabbiniques sont des barrières contre les mariages mixtes et l’assimilation.


    Si un Juif participe au processus de cuisson (par exemple, en allumant le four), la nourriture cuite est autorisée.

    Notre tradition exige que la nourriture soit placée sur le feu par un Juif.


    En conclusion :

    Pourquoi seuls les mammifères ayant sabots fendus sont cachers ?
    Pourquoi les produits laitiers ou les produits carnés mangés seuls sont autorisés, alors que mélangés ensemble, c'est interdit ? ...
                                                               
    La Torah ne donne aucune raison ou explication à cela. Il s’agit là d’un "hok(décret divin), et non d'une hygiène alimentaire.
    Bien entendu, on peut essayer d’en donner un sens moral, religieux ou mystique: par exemple, les mammifères et les oiseaux non-cachers sont des prédateurs contrairement aux animaux permis. C'est pour que nous n’absorbions pas ce type de caractère.

    La cacherout est considérée comme une "nutrition spirituelle" : de même que certains aliments sont bénéfiques pour la santé physique et d'autres nocifs, de la même manière, il y a des aliments qui nourrissent l’âme juive et d’autres qui l’affectent.

    D.ieu a dit "vous serez saints, car Je suis saint", " vous séparerez entre l’impur et le pur, entre l’animal mangé et l’animal que tu ne mangeras pas". La justification est de soumettre l’instinct animal de l’homme, et d’être au service désintéressé de l’Eternel.


    Manger cacher signifie également manger avec conscience : la conscience de la véritable Source de notre subsistance, et de la raison pour laquelle nous nous alimentons.


    La table du juif est comparée à l’Autel du Temple, ou nous faisons avant et après avoir mangé des bénédictions.
    Voir Bénédictions CLIQUER ICI


    Manger est parfois une mitsva, par exemple lorsqu'on mange de la Matsa à Pessa’h, ou des nourritures savoureuses pendant Chabat et les jours de fête.
    Le Juif ne fait pas que manger. Il utiliser l’énergie provenant de la nourriture pour servir D.ieu et l’élève en libérant  "l’étincelle de divinité" qu’elle contient en accomplissant le but pour lequel elle a été créée.